Récemment dans quelques quotidiens il a été possible de lire que certaines entreprises ont de la misère à trouver de la main d’oeuvre et leurs dirigeants se sont empressés de parler de pénurie de main d’oeuvre. Entre autre l’entreprise Supermétal de Sherbrooke dans le journal La Trbune.
Mais quand est-il vraiment de cette pénurie?
Y a-t-il vraiment pénurie de main d’oeuvre où le salaire offert est trop bas?
Dans plus que la majorité des cas, le salaire offert est trop bas.
Certes quand on regarde la pyramide des âges de la population du Québec (2016 sur Cirano), on s’aperçoit rapidement qu’il y a beaucoup de monde dans les tranches d’âge de 50 à 55 ans et de 54 à 59 ans. Autrement dit, la pyramide fait de l’embonpoint à la taille. Il y a moins de monde de 20 à 39 ans, mais rien de bien alarmant. Certes ce n’est pas une pyramide parfaite comme le Botswana ou les Phillipines ou il y a beaucoup plus de monde dans le bas de la pyramide que dans le haut. Mais tout de même, à l’échelle mondiale, le Québec a disons, une pyramide moyenne. Moyenne, mais similaire aux États-Unis mais loin d’être optimale comme le Mexique.
Ainsi, en étant sélectif sur son immigration, c’est à dire laisser entrer au Québec, les immigrants diplômés capablent de combler le réel manque, le Québec pourra pourvoir à une possible pénurie sur des emplois bien spécialisés.
Sauf qu’en ce moment, le Québec est loin du plein emploi avec un taux de chômage de 5,3%. Si le taux était de 2%, oui il serait possible de vivre une grande pénurie de main d’oeuvre, mais pas à 5,3%.
Il est possible de manquer de main d’oeuvre dans des secteurs où former ces gens requiert multiples années, mais pas dans des emplois techniques ou une formation collégiale peut combler le manque de main d’oeuvre. À ce niveau, augmenter la communication entre les entreprises qui ont des besoins et les CEGEP pourrait assurer d’avoir le nombre optimale de finissants pour les emplois offerts dans la région du CEGEP.
Le problème que vit actuellement le Québec est davantage une offre salariale insuffisante par rapport au coût de la vie ou une offre d’emploi mésadaptée aux besoins des travailleurs. Par exemple les milléniaux veulent des emplois pour combler leur besoin en loisirs ou concerter le travail et la famille. Le télétravail est de plus en plus populaire. Certes, quand c’est un emploi où le télétravail est possible. Il faut aussi que l’entreprise s’adapte et ne soit pas assise sur ces principes d’embauche d’il y a 25 ans.
Maintenant, sans s’être trop creuser le coco, on dirait que, dans la facilité, beaucoup de chefs d’entreprise se tournent vers le gouvernement afin de recruter des travailleurs à l’étranger en criant qu’il y a pénurie de main d’oeuvre. Trop souvent c’est qu’au passage de ce processus d’immigration, l’entreprise va recevoir ue subvention pour chaque employé étranger embauché. Le vrai enjeu est davantage à ce niveau que celui d’une pénurie de main d’oeuvre.
C’est favoriser le cheap labor. Quelle est alors la différence entre le Made In China et des travailleurs ici et lourdement subventionnés par l’État? Il n’y a au final aucun gain.
Car dans la réalité, c’est encourager le cheap labor. Autrement dit, c’est d’aller chercher de la main d’oeuvre bon marché en dehors du pays et l’amener ici au salaire qu’un travailleur québécois ne veut pas travailler.
Ce phénomène de salaire offert insuffisant est aussi bien réel et le gouvernement du Québec. Ce dernier, dans sa propre cour, en est le maître d’oeuvre.
Le gouvernement du Québec peine présentement à recruter des agentes en secrétariat, ou si vous préférez, adjointes administratives ou secrétaires pour ses ministères et organismes.
Actuellement, bon nombre de ministères et organismes doivent se tourner vers des techniciennes en administration pour combler le poste d’adjointe administrative.
Le gouvernement ne veut pas augmenter son offre salariale pour les adjointes administratives et préfère payer davantage pour attitrer de façon temporaire des techniciennes en administraton à des tâches d’adjointes administratives. À ce niveau la raison en est fort simple, s’il augmente le salaire des secrétaires, il devra revoir à la hausse tous les échelons salarials de l’ensemble des corps d’emploi de la fonction publique.
Présentement au Québec, sur beaucoup de sites d’emplois, il y a d’afficher des postes d’adjointes administratives et bon nombre pourront obtenir le poste à un salaire souvent supérieur au taux horaire de 22$.
Or, le gouvernement offre 18,90$ à une agente en secrétariat en débutant selon la dernière convention collective en vigueur au SFPQ.
Une finissante pourra facilement obtenir davantage dès sa sortie du CEGEP, il n’y a qu’à consulter les sites d’emplois pour observer cette réalité.
Donc le gouvernement peine à recruter à ce niveau. À l’instar de d’autres organismes et entreprises du Québec pour certains postes, le salaire qui y est offert est trop bas.
Ce n’est pas qu’il y a une pénurie d’agente de secrétariat au Québec. Les CEGEP et autres écoles de métiers du Québec en produisent encore et encore à chaque année.
Le problème est que le salaire offert par le gouvernement est trop bas.
Le gouvernement vit un phénomène semblable au niveau des professionnels en informatiques. Il peine à recruter des spécialistes car ces derniers optent pour le privé qui est plus généreux au niveau rémunération. Il n’y a pas de pénurie d’informaticiens, les universités et CEGEP de la province en produisent plusieurs centaines années après années.
Les salaires offerts au gouvernement pour les informaticiens sont justes trop bas pour le niveau de vie.
C’est la même chose qui est observée chez bon nombre de grandes, petites et moyennes entreprises au Québec.
La solution est pourtant bien simple. Il ne faut pas crier à la pénurie de main d’oeuvre mais simplement augmenter les salaires ou offrir une meilleure qualité de vie aux employés!
Toute entreprise peut augmenter les salaires. Cette augmentation des salaires passent par une optimisation de fond en comble des processus de travail à l’imtérieure des organismes et entreprises afin de les rendre plus efficaces. Que ce soit un ministère ou l’entreprise de type mom-and-pop. Donc, en devenant plus efficace, l’entreprise augmentera sa capacité de faire des profits et d’ainsi augmenter les salaires.
Ce n’est pas pour rien que les grandes entreprises sont en faveur de l’augmentation du salaire minimum. Car leurs dirigeants savent qu’ils peuvent absorber cette hausse par une optimisation de leurs processus. Alors que la plus petite entreprise peinera à le faire et disparaîtra. Moins de petites entreprises équivaut à davantage de marché pour les grandes entreprises. Donc une plus grande concentration du marché.
Optimiser les processus et à presque toute ntreprise pourra combler sa main d’oeuvre qu’elle dit peiner à recruter.
Oui certaines entreprises régionales ont des problèmes de pénurie de main d’oeuvre, mais à priori, ils ont aussi un problème de démographie alors que ces régions se vident de leurs jeunes, comme c’est le cas de l’Abitibi et la Gaspésie. Mais aucunement le cas des Cantons-de-l’Est.
Comment retenir les jeunes en région? Le problème est encore plus grand qu’un simple problème de chômage. Le Québec a des problèmes avec ses régions peut-être en partie parce que le gouvernement est trop centralisé à Québec.
Une décentralisation du gouvernement afin de le rapprocher de sa clientèle, pourrait favoriser certaines régions. Il n’est pas normal que le ministère qui s’occupe des mines ne soit pas établit en grande partie en Abitibi. Comme il n’est pas normal que le ministère qui s’occupe des pêches soit établit en grande partie à Québec au lieu de l’être en Gaspésie.
En maintenant une certaine vie administrative en dehors de Québec, le gouvernement pourrait être l’élément déclencheur au fait que les régions seraient capables de retenir leurs jeunes.
Malheureusement, c’est un choix que les gouvernements passés ont fait de centraliser la majeure partie de leurs opérations à Québec. Ainsi, le gouvernement doit maintenant vivre avec des régions qui ne cessent de voir leurs jeunes fuirent vers les grands centres du Québec.